- Le port de Radès : Une place incontournable
- Un projet d’extension ambitieux : Vers une spécialisation des quais
- Un classement international en demi-teinte
- Le TOS : Une révolution avortée
- Des infrastructures à bout de souffle
- Le rôle des investisseurs : Une bouée de sauvetage ?
- Une nouvelle ère à l’horizon ?
Le port de Radès, joyau logistique de la Tunisie, s’étend sur les rives de la Méditerranée, comme un cœur battant au rythme du commerce mondial. Aux portes de Tunis, il draine une part cruciale des échanges maritimes du pays, assurant le passage de milliers de conteneurs et d’unités roulantes qui font le lien entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Pourtant, derrière cette image de prospérité se cachent des dysfonctionnements profonds qui menacent l’équilibre fragile de la performance portuaire de Radès.
Le port de Radès : Une place incontournable
La mer Méditerranée a toujours été le théâtre des grandes aventures commerciales. À Radès, c’est l’histoire d’un pays qui se joue. Ce port, qui gère à lui seul 21 % du trafic global de la Tunisie, se spécialise dans les conteneurs et les remorques, ces capsules de métal chargées de promesses économiques. Avec 73 % du trafic national des unités roulantes et 76 % des conteneurs du pays, la performance portuaire de Radès incarne l’ambition tunisienne de s’imposer comme un pont entre les continents.
Au premier semestre 2024, les chiffres témoignent d’un regain d’activité : le trafic des conteneurs a bondi de 17 %, une performance qui, en surface, semble augurer de jours meilleurs. Toutefois, derrière ce succès apparent se profile une réalité moins reluisante. Le trafic des unités roulantes a chuté de 3 %, révélant les faiblesses structurelles d’un port qui, malgré son importance, peine à suivre le rythme effréné du commerce moderne, impactant ainsi la performance portuaire de Radès.
Un projet d’extension ambitieux : Vers une spécialisation des quais
Face à ces défis, un projet d’extension et de réorganisation du port de Radès a vu le jour, visant à transformer ses infrastructures en profondeur. Les quais 8 et 9, récemment rénovés, sont destinés à devenir le centre névralgique du trafic de conteneurs, avec l’installation d’équipements modernes et de grues de type STS (Ship-to-Shore) 6, 7, 8 et 9. Ces installations de pointe permettront d’améliorer la performance portuaire de Radès, en réduisant les délais de séjour des marchandises et en alignant enfin le port sur les standards internationaux.
Dans le cadre de cette transformation, il est également prévu de séparer le port en deux zones spécialisées. Les quais 1 à 5 seront désormais dédiés aux remorques et aux unités roulantes, tandis que les quais 8 et 9 se concentreront exclusivement sur les conteneurs. Cette spécialisation vise à fluidifier les opérations, à maximiser l’efficacité du traitement des marchandises, et à rendre la performance portuaire de Radès plus compétitive face aux autres hubs méditerranéens.
Un classement international en demi-teinte
Mais dans un monde globalisé, où les échanges s’accélèrent, la compétitivité n’est plus une option : c’est une nécessité. Or, la performance portuaire de Radès, malgré ses atouts naturels, est à la traîne. La CNUCED, dans son rapport de 2022, dresse un constat implacable : la connectivité maritime de la Tunisie décline inexorablement depuis une décennie. Le port figure à la 232e place sur 370 dans le classement mondial des ports à conteneurs, loin derrière ses homologues méditerranéens.
Ce classement est révélateur des difficultés internes auxquelles le port est confronté. À Radès, la durée moyenne de séjour des marchandises atteint 12 jours, contre seulement deux jours dans certains ports européens. Ces délais excessifs engendrent des coûts supplémentaires et pèsent lourdement sur les épaules des opérateurs économiques. Un mal chronique que les réformes tardent à corriger, affectant durablement la performance portuaire de Radès.
Le TOS : Une révolution avortée
En décembre 2019, l’espoir renaît avec l’introduction du Terminal Operating System (TOS), une innovation qui promettait de métamorphoser la gestion des conteneurs et d’améliorer la performance portuaire de Radès. Ce système informatisé, lancé en grande pompe, devait enfin aligner le port de Radès sur les standards internationaux. Rapidement, des résultats encourageants se font sentir. Le TOS, ce levier de productivité, s’inscrit comme une révolution pour un port englué dans ses lenteurs administratives.
Mais en début 2020, tout bascule. Sous la pression de certains syndicalistes et du fait de mauvais gestionnaires, le projet est stoppé net. Le chef de projet et son adjoint sont écartés, mettant un coup d’arrêt brutal à ce qui semblait être la solution aux maux du port. Depuis, les délais se sont allongés, la productivité s’est étiolée, et les acteurs internes, profitant de cette inertie, ont maintenu un statu quo qui perdure encore aujourd’hui. Les promesses de modernisation se sont effondrées dans un labyrinthe bureaucratique, où certains trouvent toujours leur compte. Cela n’a fait qu’aggraver les problèmes de performance portuaire de Radès.
Des infrastructures à bout de souffle
À ces défis s’ajoute une faiblesse criante des infrastructures. Le port de Radès, conçu pour un autre temps, n’est pas équipé pour accueillir des navires de grand tonnage, ce qui limite les économies d’échelle pour les opérateurs. Chaque jour, cette incapacité à évoluer vers un port moderne pèse sur l’efficacité des opérations et coûte cher à l’économie tunisienne, minant encore la performance portuaire de Radès.
La connectivité maritime du pays, autrefois une fierté, se désagrège peu à peu. Le port, pourtant idéalement situé, voit sa place s’éroder face à des concurrents plus agiles et mieux équipés. Sans intervention, Radès risque de devenir un simple spectateur du grand jeu des échanges mondiaux, ce qui nuirait davantage à la performance portuaire de Radès.
Le rôle des investisseurs : Une bouée de sauvetage ?
Pour sortir de cette ornière, les investisseurs privés sont appelés à jouer un rôle de premier plan. La modernisation des infrastructures, tant attendue, pourrait enfin se concrétiser grâce à des partenariats public-privé (PPP). Ces collaborations permettraient non seulement d’augmenter la capacité du port, mais aussi d’apporter une expertise technique capable de redresser la gestion des opérations et d’améliorer la performance portuaire de Radès.
Le gouvernement, conscient de l’urgence, multiplie les incitations fiscales et les facilités administratives pour attirer ces investisseurs. Si certains projets voient le jour, ils pourraient donner un second souffle au port de Radès, le repositionnant comme un hub incontournable en Méditerranée et renforçant ainsi sa performance portuaire.
Une nouvelle ère à l’horizon ?
L’avenir du port de Radès repose sur sa capacité à rebondir. Réduire les délais de traitement des marchandises, moderniser les infrastructures et relancer des projets comme le TOS sont des étapes cruciales pour que Radès retrouve sa place dans les chaînes de valeur mondiales, et améliore durablement sa performance portuaire.
Au cœur de ces réformes se dessine une ambition : celle d’une Tunisie plus connectée, plus compétitive, et résolument tournée vers l’avenir. Radès, ce port stratégique, doit redevenir un carrefour incontournable du commerce maritime, un lieu où se rencontrent continents et civilisations, au rythme des navires et des échanges.